Mickey

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NB : Le référencement des illustrations est en cours... mais ça risque de prendre un peu de temps !

jeudi 3 juillet 2014

Fantasia (1940)


Il était une fois... la musique
Le personnage de Mickey Mouse est créé en 1925 mais, dix ans plus tard, il a perdu en notoriété et en popularité. Pour remédier à cela, Walt Disney a dans l'idée d'adapter en court-métrage le poème de Johann Wolfgang von Goethe "L'Apprenti sorcier" sur la musique composée pour le poème de Paul Dukas. Mickey doit y tenir le rôle de l'apprenti sorcier pour un épisode des Silly Symphonies. C'est là l'origine de Fantasia : associer animation et musique classique - une aventure que Disney réitèrera avec La Belle au Bois Dormant et la musique du ballet éponyme de Tchaikovsky en 1959.
Pour la musique du court-métrage : Leopold Stokowski dirige l'orchestre philharmonique de Philadelphie. Seulement, après l'enregistrement, les studios réalisent que le coût entraîné est tel qu'un simple court-métrage ne permettra pas de couvrir les frais engagés. Le projet change donc de nature pour devenir un long-métrage de deux heures - sans doute le plus long des studios - intitulé The Concert Feature (le concert animé). De célèbres morceaux de musique classique sont choisis et des séquences animées y sont associées. On engage également Deems Taylor comme Maître de Cérémonie qui introduit chaque séquence. Le court-métrage L'Apprenti sorcier fait toujours partie du projet et est l'une des huit séquences apparaissant au court du film.

Made in Disney
L'apprenti sorcier est devenu Fantasia. Le long métrage s'ouvre sur les musiciens prenant leur place respective dans l'orchestre. Deems Taylor présente le projet et explique qu'il y aura trois types de compositions dans le film, chacun illustré à tour de rôle par les trois premières séquences du film : 
D'abord ce qu'il appelle de la musique absolue. Elle se suffit à elle-même. C'est le cas du premier morceau "Toccata et fugue" de Bach. Pour l'accompagner, des images de l'orchestre d'abord sous formes d'ombres, puis de l'animation. Des lignes de couleurs superposées à un ciel nuageux, des vagues de couleurs, une pierre s'éloignant à l'arrière-plan. Le tout reste très abstrait.

Ensuite, des compositions qui se prêtent à une succession de tableaux. Pour ce cas de figure on nous présente "Casse-Noisette" de Tchaikovsky sur lequel on voit successivement fées, champignons, poissons, fleurs et chardons dansants avant de retrouver les fées pour la partie la plus connue de la composition.
Enfin, il y a des musiques pour raconter des histoires. C'est le cas de la séquence de L'Apprenti sorcier. Paul Dukas a spécialement composé ce morceau pour le poème de von Goethe. On y découvre alors Mickey qui fait son come-back dans le rôle titre et fait bien des bêtises avant de se prendre un coup de balai sur les fesses...
Mais Fantasia ne s'arrête pas là ! Vient ensuite "Le Sacre du Printemps" de Stravinsky et pour l'illustrer, la genèse de la vie sur Terre du Big Bang à la disparition des dinosaures en passant par l'évolution de la vie : des micro-organismes unicellulaires aux poissons et amphibiens et enfin les dinosaures...

Et puis, c'est l'interlude de la piste sonore qui nous montre l'apparence du son en quelque sorte ! Puis vient le tour de Beethoven et de sa "Pastorale" qui se joue sur des tableaux mettant en scène dieux et créatures mythologiques. Ensuite, Ponchielli et sa "Danse des Heures" sur laquelle se succèdent autruches, hippopotames, éléphants et crocodiles chacun représentant respectivement les quatre périodes de la journée : le matin, le midi, le soir et la nuit. Le dernier morceau - qui est en fait deux en un - est l'impressionnante sortie des démons au son de "La Nuit sur le Mont Chauve" de Mussorgsky suivie par l'arrivée du matin sur l'Ave Maria de Schubert.


Farandole de fantaisies
On trouve de tout dans Fantasia : histoire, science, mythologie, merveilleux et féérie et même de l'horreur ! Attirée par le légendaire et le mythologique entre autres, il n'est pas étonnant que mes séquences préférés soient celles mettant en scène les fées et les créatures mythologiques. Sur "Casse-Noisette", qui s'y prête évidemment à merveille, les fées se succèdent sur différents tableaux. D'abord, c'est le matin, et elles se réveillent paresseusement pour habiller l'herbe, les fleurs et les feuilles de la rosée matinale. Tout se met à briller dans un très poétique ballet. Puis elles reviennent pour apporter l'automne, peignant les arbres des couleurs chatoyantes de la saison alors que les feuilles s'envolent avec le vent et les bourrasques conduites par Tchaikovsky. Entre ces deux tableaux, la végétation prend vie et les chardons et les pensées dansent ensemble alors que sous l'eau de jolis poissons aux longues nageoires transparentes évoluent de façon aérienne.
J'ai aussi toujours particulièrement apprécié la séquence de "La Pastorale" sur laquelle on rencontre d'abord des petites licornes tout droit sorties de Mon Petit Poney et les petits faunes avec qui elles jouent. Puis viennent les majestueux chevaux ailés inspirés par Pégase le destrier de Persée : les petits apprenant à voler et la horde entière venant se poser sur l'eau tels des cygnes. Puis vient la parade des centaures observées par les petits cupidons qui aident les centaurettes à se préparer et à trouver leur futur compagnon. Et heureusement qu'ils sont là pour guider l'une vers l'autre les deux âmes esseulées qui n'ont pas réussi à se trouver. Petite, je m'amusais à essayer de deviner quels seraient les couples en observant les couleurs de chacun. Mais, la quiétude est bientôt rompue par l'arrivée de Bacchus et de sa suite qui vient mettre le désordre dans une Bacchanale endiablée ! Zeus et Héphaïstos vont alors remettre de l'ordre dans tout ça - ce qui n'est pas au goût de tous ! Le beau temps revient avec un arc-en-ciel qui rend l'eau colorée. Et, enfin, Apollon et son char du soleil laisse la place au manteau de la nuit et à la lune pour conclure le passage.
Le dernier passage que je veux aborder est celui que j'aime sûrement le moins car il touche au style de l'horreur : c'est "La Nuit sur le Mont Chauve". Taylor décrit la séquence comme la lutte entre le profane et le sacré (le Ave Maria qui suit). C'est la nuit correspondant à celle d'Halloween, les démons sont de sortie dans le monde des vivants et ils se lancent dans un ballet lugubre avant d'être chassés par les premières lueurs de l'aube et des petites lanternes des religieux. C'est une séquence surprenante à laquelle on ne s'attend pas après tous ces tableaux féériques ! Je ne vous cache pas que bien souvent j'arrêtais ma cassette après "La Danse des Heures" ! 

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