Mickey

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- Il était une héroïne #6 : Tiana

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- Il était un personnage #11 : Mufasa

- 1001pattes (1998)

- Il était une héroïne #7 : Raiponce

- Hors-série #5 : Spirit, l'étalon des plaines

NB : Le référencement des illustrations est en cours... mais ça risque de prendre un peu de temps !

mercredi 29 avril 2015

Il était une héroïne #2 : Belle

Après Blanche Neige, c'est au tour de Belle. Et il faut faire un petit point parce qu'apparemment le fait que ce soit elle qui sauve le mâle de l'histoire -et quel mâle, une grosse Bête pleine de muscles- n'est toujours pas assez pour certains pseudo-féministes (cf. "Pseudo-féminisme envers et contre Disney").

Mouton noir du village
Belle est belle, jusque là vous me suivez. C'est un peu le principe du conte : opposer deux figures, la Belle et la Bête. La première est belle à l'intérieur comme à l'extérieur donc en ce qui la concerne, les apparences ne sont pas trompeuses, ce qui n'est pas le cas de l'autre personnage, qui est beau à l'intérieur et pas à l'extérieur, jusqu'au dénouement.
"Vous avez bien de la bonté, dit la Belle. Je vous avoue que je suis bien contente de votre coeur ; quand j'y pense, vous ne me paraissez plus si laid." (Madame Leprince de Beaumont, "La Belle et la Bête")
Tout ça est symbolique, c'est un conte. Mais, dans le dessin animé, que Belle soit belle n'a pas d'importance. Dans le prologue, quand le narrateur énonce les conditions pour rompre le charme, à aucun moment il ne parle de beauté. Ce n'est pas la beauté de Belle qui sauve la Bête, c'est son amour. La seule fois où la Bête mentionne la beauté de Belle, c'est pour la comparer à sa propre monstruosité : "Elle est tellement belle, et moi, mais regardez-moi !" Non, les seuls qui se focalisent sur l'apparence physique de Belle sont les villageois en général, et Gaston en particulier, qui ne trouvent que ça d'intéressant chez elle puisque tout le reste leur semble bizarre. Il n'y a qu'à écouter les paroles de la chanson "Bonjour", au hasard et en vrac:
"Elle est étrange, mademoiselle Belle"
"Cette fille ne ressemble à personne, c'est Belle"
"Elle a toujours l'air absent, ou plongé dans ses romans"
"Elle est fantasque et bizarre, un fossé nous sépare" 
Et si Belle leur paraît si étrange c'est qu'elle "veut vivre autre chose que cette vie", autrement dit, autre chose qu'épouser Gaston le beau gosse "analphabète et primaire" du village et lui donner plein de bébés, et des garçons, cela va sans dire !
Non, Belle a des rêves, elle rêve d'aventure, et ses histoires préférées sont celles "pleines de magie et de prince ensorcelés". Elle se plonge dans ses livres car comme elle le confie à son père : "J'ai l'impression que je suis différente des autres et je ne peux parler avec personne". Elle veut plus. Et l'aventure, elle va la trouver.

"Il n'y a ici de maîtresse que vous" (Madame Leprince de Beaumont)
Quoi que pense le reste du monde, Belle reste fidèle à elle-même et fait ses propres choix ce qui est particulièrement clair lorsqu'elle refuse la proposition de Gaston alors que tous sont déjà dehors prêts à célébrer le mariage sur le champ car ils n'avaient aucun doute quant au dénouement. Too bad! Tout au long de l'histoire, Belle reste maîtresse de son destin même si cela la conduit à devenir la prisonnière de la Bête. Ni la Bête, ni son père n'exigent quoi que ce soit d'elle. C'est elle qui propose d'échanger sa vie contre celle de son père pour le sauver.
Et elle donne sa parole de rester en toute connaissance de cause après avoir demandé : "Laissez-moi vous regarder". Et la Bête accepte car il veut espérer qu'elle est peut-être sa chance de briser le sort. Elle a le sort de tous, y compris le sien, entre ses mains. Et c'est la Bête qui doit changer pour avoir une chance de se faire aimer de Belle, pas l'inverse. Elle a même la possibilité de s'enfuir quand la Bête perd connaissance après sa confrontation avec les loups, mais une fois encore, elle fait le choix de rester et de découvrir qui est la Bête sous cette carapace de poils ! Il lui a sauvé la vie en intervenant et elle lui rend la pareille en le ramenant au château pour le soigner. Belle a toujours suivi sa propre voie, son propre cœur, abandonnant ses rêves pour finalement les voir se réaliser. Parce que de quoi rêvait-elle ? "De magie et de princes ensorcelés", "un ami qui [la] comprenne et des livres par centaines"... Well, there you go, girl!
Même la scène de bal illustre ceci. C'est Belle qui entraîne la Bête sur la piste de danse. C'est elle encore qui place sa main -ou devrais-je dire sa patte- sur sa taille et qui l'entraîne dans la valse. Du début à la fin, Belle mène la danse !



"Il n'a rien d'un prince charmant"
On le voit avec cette scène de la bibliothèque, Belle a un impact sur tout le château : elle leur a redonné espoir. La Bête se surprend à s'intéresser à quelqu'un et cherche à savoir ce qui pourrait lui faire plaisir. Au début, elle était là en otage contre la vie de son père, mais elle a failli s'enfuir, et il souhaite qu'elle reste par envie et non par devoir. On voit d'ailleurs la Bête changer peu à peu et cela s'illustre clairement à travers ses vêtements. Au début, il ne porte qu'une cape et un pantalon déchiré. Puis, il revêt une chemise -et son pantalon a même un nouvel ourlet tout propre ! Et, enfin, il y a le costume de bal. Il s'humanise peu à peu jusqu'à la transformation finale.
Cela se voit aussi dans sa façon de manger. D'abord, il mange comme un porc, il faut le dire. Puis, Belle lui montre comment boire doucement, et enfin, lors du bal, il se sert même de ses couverts, une performance ! On voit aussi le château changer. Au début il est très sombre et on ne le voit que de nuit. Puis, il y a des scènes de jour et d'extérieur (la bibliothèque), et ensuite même les scènes nocturnes sont illuminées : à la lumière des bougies (le bal) ou des étoiles (sur le balcon).

Le saviez-vous ?
Parfois, les rôles s'inversent et c'est le personnage féminin qui est victime d'une malédiction qui l'enlaidit. L'histoire du mariage du chevalier Gauvain en est un exemple. Gauvain rachète une faute passée en faisant vœu de courtoisie. Pour respecter ce vœu, il épouse une femme bien laide qui redevient alors belle et lui demande de choisir entre une femme belle le jour et laide la nuit ou l'inverse. En répondant que ce choix lui appartient, Gauvain rompt entièrement le maléfice. Le cas de Mélusine est différent. Chaque samedi elle se retrouve affublée d'une queue de serpent mais si son mari accepte de ne jamais la voir le samedi elle pourra vivre sa vie normalement. Cependant, ce dernier ne tiendra pas sa promesse. L'amour de son époux n'était pas assez fort. Une fois découverte, Mélusine se jette par la fenêtre comme si elle pouvait voler et ne revient que pour annoncer la mort des occupants du château.

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