Mickey

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NB : Le référencement des illustrations est en cours... mais ça risque de prendre un peu de temps !

vendredi 27 avril 2012

Blanche Neige et les Sept Nains (1937)

Il était une fois
Tout comme Raiponce, Blanche Neige est recueilli par Jakob et Wilhelm Grimm en 1812 pour leur collection de contes. Dans leur version de l’histoire, Blanche Neige est une jeune fille au teint blanc comme la neige, aux lèvres rouges comme le sang et aux cheveux noirs comme l’ébène. Ces caractéristiques particulières viennent du souhait de sa mère qui, depuis sa fenêtre d’ébène s’est piqué le doigt et a taché la neige de son sang. Frappée par la beauté de ces trois couleurs réunies, elle souhaite les retrouver chez son enfant, c’est ainsi que Blanche Neige a acquis sa beauté. Malheureusement, la maman meurt en couches et ne verra jamais son vœu réalisé. Un an plus tard, le roi se remarie avec une femme vaniteuse dont l’obsession pour la beauté la mènera à attenter à la vie de Blanche Neige par quatre fois. Tant que son miroir magique lui répond qu’elle est la plus belle, la jeune princesse est en sécurité mais un jour, alors que la reine lui pose la question quotidienne : “Miroir, gentil miroir, dis moi, dans le royaume, quelle est de toutes la plus belle ?” le miroir lui répond : Dame la reine, ici vous êtes la plus belle, mais Blanche-Neige l'est mille fois plus que vous.”

Dévorée par la jalousie, la reine confie à l’un de ses chasseurs la tâche d’emmener Blanche Neige dans la forêt et de l’y tuer avant de lui ramener pour preuve le foie et les poumons de la défunte princesse. Mais, pris de pitié devant la beauté de Blanche Neige, le chasseur l’épargne et lui conseille de s’enfuir dans la forêt. Il ramène à la reine le foie et les poumons d’un marcassin pour tromper sa vigilance. Elle les mange, comme si cela pouvait la rendre plus belle. Elle se repaît de la jeunesse de Blanche Neige…
Blanche Neige erre dans la forêt avant de trouver une petite maison où se mettre à l’abri. C’est là que vont la trouver les sept nains. Ils lui proposent un marché : si elle s’occupe de leur ménage et de tenir la maison, elle pourra rester avec eux et elle ne manquera de rien. Ils lui conseillent cependant de rester prudente, craignant que la reine n’apprenne vite que Blanche Neige est toujours en vie. Et, en effet, sûre d’entendre la réponse qu’elle veut, la reine interroge son miroir et est folle de rage d’entendre encore une fois que Blanche Neige demeure la plus belle. Elle décide de prendre les choses en mains et de s’occuper elle-même de supprimer sa rivale. Elle devra s’y reprendre par trois fois. En premier lieu, sous l’aspect d’une vieille femme, elle lui vend un lacet pour son corset et lui coupe le souffle en le serrant trop fort. Mais, dès que les nains desserrent le lacet, Blanche Neige revient à la vie et le miroir ne peut répondre à la reine qu’elle est la plus belle. Alors, le lendemain, elle retourne à la maison des nains et lui vend un beau peigne empoisonné qui neutralise la jeune princesse dès qu’elle le pose dans ses cheveux. Encore une fois, les nains arrivent à temps et sauvent Blanche Neige en ôtant le peigne de sa chevelure. Folle de rage d’entendre son miroir déclarer encore une fois que Blanche Neige est la plus belle, la reine prend l’apparence d’une paysanne et va lui offrir des pommes. Plus méfiante, Blanche Neige est réticente à goûter l’une des pommes. La reine la coupe alors en deux offrant à Blanche Neige la partie rouge – et empoisonnée – et gardant pour elle la partie blanche, moins appétissante. Cette fois, quand les nains rentrent chez eux, il est trop tard, ils ne peuvent rien faire.
La beauté de Blanche Neige était telle, même dans la mort, que les nains ne peuvent se résoudre à l’enterrer. C’est ainsi qu’un jour, un prince se présente et tombe sous le charme de la princesse endormie. Il réclame le cercueil de verre auprès des nains et alors que ses serviteurs le transportent, l’un d’eux trébuche et la secousse fait recracher à Blanche Neige le morceau de pomme empoisonnée. Elle s’éveille alors et va vivre avec le prince dans son palais. La reine, pensant toujours être la plus belle, interroge son miroir et celui-ci lui dit que la nouvelle reine est bien plus belle qu’elle. La reine décide alors d’aller observer cette nouvelle rivale et est prise d’effroi en reconnaissant Blanche Neige. Là-bas des souliers de fer chauffés à blanc l’attendent et elle est forcée à s’en chausser et à danser jusqu’à ce que la mort la prenne.
Il existe plusieurs interprétations du conte : saisonnière, morale ou encore antiféministe. L’interprétation saisonnière identifie Blanche Neige au printemps et la reine à l’hiver, celle-ci voulant empêcher la jeunesse de s’épanouir. Le prince représente alors l’été, Blanche Neige pouvant enfin s’épanouir tout à fait à ses côtés. L’interprétation morale met en lumière ce que la naïveté de Blanche Neige lui coûte – à plusieurs reprises. Quant à l’interprétation antiféministe – ce genre d’idées bateau a un peu tendance à m’énerver – elle critique le fait que Blanche Neige ne semble bonne qu’à faire le ménage chez les nains et à attendre d’être secourue par le prince. En résumé la femme n’est rien sans un homme. Ce n’est pas faux mais il faut remettre les choses en contexte, le conte date de 1812 et ses origines remontent sans doute à plus loin alors il est idiot de vouloir le confronter à des notions plus contemporaines telles le féminisme.

Made in Disney
En 1937, Blanche Neige prend vie au cinéma à l’initiative de Walt Disney qui fait du conte son premier long métrage animé. On y retrouve notre Blanche Neige au teint blanc comme la neige, aux lèvres rouges comme la rose – et non plus comme le sang – et aux cheveux noirs comme l’ébène. Ses gestes y sont excessivement gracieux, elle évolue comme si elle dansait un ballet. La version de Disney est une adaptation alors on y trouve évidemment quelques changements. On a vu déjà que la rose avait été choisie à la place du sang pour référer à la couleur rouge. Dans le même genre, la reine demande le cœur de Blanche Neige pour preuve de sa mort et non le foie et les poumons. Le public visé, s’il est de tout âge, concerne notamment des enfants et sans doute l’idée du cœur est elle plus parlante même si elle n’en demeure pas moins dérangeante… en tous cas on ne voit pas la reine le manger !
Un autre changement intéressant – pour les prendre dans l’ordre – est le fait que la rencontre entre Blanche Neige et le prince a lieu au début du dessin animé. Le prince entend une belle voix de l’autre côté du mur qui entoure le château et ne peut résister – il doit aller voir qui chante. Là il voit Blanche Neige et tombe instantanément sous son charme. Alors il la rejoint et chante avec elle. Surprise – et en jeune fille bien élevée – elle s’enfuit pour se mettre à l’abri dans le château. Le prince, lui, continue à déclamer son amour alors qu’elle l’écoute depuis le balcon. Blanche Neige lui envoie un baiser par l’intermédiaire d’une colombe qui rougit devant le prince. À la fin on nous dit que le prince qui cherche à retrouver Blanche Neige entend parler de la belle jeune fille endormie dans son cercueil de verre. Il va donc voir la dite beauté et d’un baiser réveille Blanche Neige. Le baiser étant le remède contre le poison de la pomme. N’oublions pas que nous sommes dans une version visuelle et que voir notre si gracieuse Blanche Neige cracher un bout de pomme ne serait pas du meilleur goût ! De plus, le fait que dans le conte le prince tombe amoureux d’une jeune fille morte est un tantinet dérangeant… Et c’est aussi là l’occasion de glisser deux chansons devenues cultes : “Je souhaite” et surtout “Un jour mon prince viendra”.


Un autre changement important est le fait que les nains ne demandent pas à Blanche Neige de s’occuper du ménage et de l’intérieur. Au contraire ! Ils avaient l’air satisfait du désordre dans lequel ils vivaient puisqu’ils sont surpris de tout trouver propre et qu’ils pensent qu’on a caché la vaisselle dans le buffet, comme si ce n’était pas là sa vraie place ! Alors certes, Blanche Neige fait tout de même le ménage, ce qui donne d’ailleurs lieu à une scène et une chanson d’anthologie “Sifflez en travaillant”. Blanche Neige trouve la maison dans un état de saleté avancé, ce qui n’était pas le cas dans le conte. Elle décide alors de nettoyer et ranger pensant que pour la remercier de ce geste, les nains lui permettront peut être de rester mais à aucun moment ceux-ci ne lui demandent de faire le ménage. La relation entre Blanche Neige et les sept nains est une relation parent-enfant qui marche dans les deux sens. Blanche Neige s’occupe de tenir la maison et de faire à manger – notamment de la soupe et des tartes – prenant ainsi le rôle de maman et, dans l’autre sens, les nains lui recommandent de ne faire confiance et de n’ouvrir à personne, la mettant ainsi dans la position d’enfant. Le grand changement concernant les nains est qu’on leur donne chacun un nom et une personnalité accordée : Prof, Joyeux, Atchoum, Dormeur, Timide, Grincheux et Simplet. Ils sont facilement reconnaissables et les plus populaires sont sans doute le petit Simplet, qui ne parle pas et qui sautille pour ne pas se faire distancer par ses aînés, et Grincheux, qui malgré ses dures paroles se révèle être le plus tendre, c’est lui qui sanglote à la mort de Blanche Neige quand les autres pleurent silencieusement, c’est lui qui dépose les fleurs entre les mains de la défunte princesse et c’est lui qui lui envoie des baisers quand elle part avec le prince.



Le dernier changement important est le fait que la reine n’effectue qu’une tentative pour se débarrasser de Blanche Neige : la pomme. Alors que dans le conte, on ne sait comment elle se procure les objets empoisonnés, le dessin animé la montre comme une sorcière qui se sert de la magie pour transformer son apparence et pour empoisonner la pomme. Après sa réussite, elle est poursuivie par les nains et tombe d’une falaise. Elle garde alors cette apparence hideuse quand son seul but était d’être la plus belle sur terre. D’ailleurs la voir s’exclamer : “Je suis la plus belle sur terre” lorsque Blanche Neige s’écroule alors qu’elle a cette apparence effrayante est assez ironique !

L'aînée des princesses
Blanche Neige est la première d’une longue lignée de princesses Disney. De nombreux contes seront adaptés par la suite et ça dans le même esprit que le fut Blanche Neige. En effet, les contes ont parfois des aspects dérangeants... La cruauté y est omniprésente et certains évènements sont parfois malsains. Il est donc compréhensible que les studios Disney fassent le choix d'adoucir ces aspects pour en faire des histoires accessibles aux enfants les plus jeunes. D'autant que le dessin animé est un support visuel et voir des images n'est pas la même chose que l'entendre. Il ne leur est donc pas possible de montrer ce qui est raconté par écrit de façon aussi fidèle. Des choix doivent être faits dans ce sens. On l'a vu avec la mort de la reine de Blanche Neige, Walt Disney se débarrasse d'elle d'une façon nettement plus "propre" que celle choisie par les frères Grimm. Dans le même genre de versions un peu édulcorées, Blanche Neige sera vite rejointe par Cendrillon (1950), Aurore (1959), Belle (1991),  pour finir par Raiponce (2010), dernière en date. Une nouvelle petite sœur est en préparation : Merida, une jeune princesse écossaise qui sera l'héroïne de Rebelle cet été.

Ici, un article sur Blanche Neige et le Chasseur

2 commentaires:

  1. vraiment un classique de Disney, c'est d'ailleurs Blanche neige et les 7 nains qui a fait émergé le film long métrage d'animation dans les années 1930 aux États Unis

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    Réponses
    1. :) Et heureusement ! Ce film m'a tellement marquée. Aujourd'hui encore il garde une place part, simplement parce qu'il est le premier. J'ai de vagues souvenirs de la première fois que je l'ai vu. Il repassait au cinéma et j'ai passé une bonne partie du temps cachée dans les toilettes parce que la sorcière me terrorisait.. et c'est un peu toujours le cas ! Mais chut...

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